J’ai exercé de nombreuses années en qualité d’infirmière à l’hôpital, dans différents services de soins aigus. Je prends ma retraite en janvier 2021.

J’ai 28 ans quand je découvre le Yoga, je traverse une période d’instabilité dans ma vie (je vais divorcer) ; incontestablement Il m’a été d’une aide précieuse pour ce passage difficile.

J’aborde cette pratique avec un enseignant (Jean LECHIM) formé en Inde par B.K.S. Iyengar, maître de yoga dans la lignée de Krishnamacharya.

Nous pratiquons le Hatha-Yoga qui se concentre essentiellement sur le physique et ses fonctionnements psychosomatiques. C’est ce Yoga que l’Occident privilégie car il est le plus accessible pour nous.

De plus, il est nécessaire au développement personnel qui est la base de cette Voie. En effet comment se sentir en phase avec soi-même si nous ignorons ou n’acceptons pas notre apparence extérieure ; si nous nous en sentons étranger ou si, pire encore, nous misons tout sur un physique qui de toute façon va se dégrader au fil du temps.

Rapidement les bienfaits de ces séances sont considérables ; je me connecte à moi-même. En pratiquant j’entre peu à peu en résonance avec un corps plus intérieur, plus holistique aussi, c’est-à-dire un corps global qui n’exclut ni la dimension émotionnelle et donc mentale, ni la dimension psychique (intellectuelle). La spiritualité aussi trouve sa place dans cette découverte. Bouger, ressentir, expérimenter, raisonner et s’interroger sur le sens de cette Vie et de la place que nous occupons dans ce Système.

Je pratique depuis 12 ans quand je ressens le besoin de comprendre ce qu’est véritablement cette technique qui débouche sur une telle prise de conscience et décide de faire une formation qui me donnera les éléments d’analyse et, j’espère, de compréhension.

Je choisis, sur les conseils de mon prof. Jean (lui-même diplômé de cette école), l’école de Yoga de l’Energie d’Evian en 1997. Cette école est agréée par la FIDHY (Fédération Inter-enseignements De Hatha-Yoga, et reconnue par Yoga Suisse). J’obtiens mon diplôme d’enseignante de yoga en 2001.

Mon métier d’infirmière m’a longtemps permis d’aider à restaurer la santé perdue. Avec le Yoga je suis dans le maintien de la santé mais aussi dans la prévention des déséquilibres qui engendre ces maladies. Il s’agit de trouver l’équilibre entre sensibilité, pour conscientiser notre ressenti, et action-exploration pour objectiver et comprendre ce qui se passe en nous.

Plus qu’une technique le Yoga est un art de vivre. Il peut indéniablement apaiser nos tensions et nous faire retrouver sérénité et joie de vivre parce qu’être acteur de sa vie donne assurance et force. De mon point de vue le Yoga s’adresse aux personnes désireuses de prendre en main leur vie, qui se sentent capables de faire leurs choix et d’en assumer la responsabilité.

Nous sommes entrés, de façon évidente aujourd’hui, dans une période de grandes turbulences (ces lignes sont écrites avant la survenue du Covid19 et de ses conséquences qui vont conforter mes propos) où les certitudes d’hier sont remises en question. Notre monde, où complexité et incertitude s’accroissent, développe beaucoup d’anxiété, d’autant plus que l’époque actuelle nous enferme dans un modèle de plus en plus étroit. Nombreuses sont les personnes, jeunes et moins jeunes, qui ressentent un besoin irrépressible d’appartenir à un groupe au cadre rigide qui leur dicte comment agir et penser, la crainte étant de se sentir exclu du groupe. Ceci sans considérer qu’un groupe vivant est un groupe fait d’une multitude de points de vue car ce sont ces différences qui nourrissent l’évolution. Chacun se rappellera que la consanguinité a été interdite afin d’éviter tares et dégénérescence. Je spécule que la « pensée unique » mène fatalement aux mêmes dérives.